Essonne : c’est la saison des chenilles urticantes qui redémarre

>Île-de-France & Oise>Essonne|Nicolas Goinard|09 avril 2017, 16h30 | MAJ : 09 avril 2017, 16h35|1
Illustration. Les chenilles processionnaires descendent des arbres au printemps. Leurs poils sont très urticants. LP/F.L.
Nicolas Goinard
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Chaque printemps, depuis quelques années, l’Essonne est prise d’assaut par ces petites bêtes. C’est de loin le département d’Ile-de-France le plus touché par le phénomène.

Ce sont des petites bêtes colorées qui, avec leurs milliers de poils, pourraient paraître douces. C’est tout le contraire : les chenilles processionnaires issues des larves des papillons de nuit sont très urticantes et peuvent se révéler très dangereuses (lire ci-dessous). Durant le printemps, depuis quelques années, l’Essonne est prise d’assaut par la bête et est de loin le département d’Ile-de-France le plus touché par le phénomène selon une note d’information de la préfecture. Pour, les mairies, la lutte contre ces insectes qu’on trouve soit sur les pins soit sur les chênes devient donc un vrai casse-tête.

 

Leurs cocons sont caractéristiques et facilement repérables. LP/F.L.

 

« À Evry, c’est la troisième année que nous avons des chenilles processionnaires note Yann Arbaud, directeur du service des espaces verts. Nous avons donc pris un arrêté obligeant les propriétaires à lutter contre les chenilles sur des terrains privés. » L’arrêté permanent a été signé le 16 janvier 2016. Les agents municipaux scrutent donc les arbres à la recherche des cocons bien caractéristiques dans lesquels ces méchantes petites bêtes vivent.

 

Pour les chenilles qui seraient sur le domaine public, les services de la ville ont prévu un traitement en amont deux fois à l’année. « Mais il faut l’appliquer tous les ans », poursuit Yann Arbaud. Cette procédure évite ainsi que les chenilles quittent l’arbre pour se réfugier en terre. Et quand certaines passent à travers les mailles du filet de la ville d’Evry, « nous les brûlons au chalumeau » continue le chef des espaces verts. « À cette saison, nous effectuons en moyenne une à deux interventions par jour » détaille ce professionnel.

 

Yerres, le 18 mars dernier. Le dojo Jean-Jacques Mengoni avait été fermé pour traiter le problème sans faire courir de risques aux enfants. LP/F.L.

 

Toutes les communes sont concernées. À Yerres, mi-mars, un club d’art martiaux de la ville a dû annuler ses cours du week-end par mesure de précaution. Le terrain sur lequel est installé le dojo Jean-Jacques Mengoni a été fermé. « Les chenilles n’étaient pas dans la salle mais dans les arbres en dessous desquels passaient les enfants pour y aller, se souvient-on au cabinet de Nicolas Dupont-Aignan, le maire (DLF) d’Yerres. Tous les ans, nous devons faire appel à des sociétés spécialisées. » À Draveil, c’est le parc du Château des sables qui a été fermé le 31 mars toute la journée pour permettre le traitement des chenilles qui avaient investi les arbres. Et sur son site Internet, la ville de Viry-Châtillon a listé les méthodes existant pour venir à bout de ces bêtes petites, mais costaudes.

 

«Ces poils peuvent étouffer quelqu’un s’ils sont avalés» Vincent Laban connaît bien le souci des chenilles processionnaires. À cette époque de l’année, sa société, France anti-nuisibles à Evry, est régulièrement appelée à la rescousse pour venir à bout de ces insectes. Non sans risque. « Un jour, un intervenant a voulu traiter un arbre par pulvérisation par ce qu’il y avait trop de chenilles raconte-t-il. Elles se sont senties agressées et ont lâché tous les poils. Il en a reçu sur le visage, dans le cou et il est rapidement devenu tout rouge. Ces poils peuvent étouffer quelqu’un s’ils sont avalés. » Les risques sont nombreux. Chaque chenille est recouverte d’environ 600 000 petits poils très nocifs aussi bien pour les humains que pour les animaux. Pour les chats, par exemple, l’insecte peut même être mortel.

Source de l’article:  leparisien.fr